La Banque d’Algérie renforce la surveillance bancaire
L’Algérie intensifie sa lutte contre le blanchiment d’argent en imposant de nouvelles règles strictes au secteur bancaire. Le régulateur financier algérien a récemment publié un règlement qui établit un cadre réglementaire renforcé pour les établissements financiers du pays, particulièrement dans leurs relations avec les institutions étrangères.
Un nouveau règlement pour sécuriser le système financier
Le nouveau dispositif, officialisé en septembre 2025, vient compléter la réglementation existante en matière de prévention du blanchiment de capitaux, du financement du terrorisme et de la prolifération des armes de destruction massive. Cette initiative s’inscrit dans une démarche globale visant à protéger l’intégrité du système financier algérien.
Quels établissements sont concernés ?
Les nouvelles dispositions s’appliquent à plusieurs acteurs du secteur financier :
- Les établissements bancaires nationaux
- Les institutions financières
- Les services postaux financiers
- Les bureaux de change agréés
- Les prestataires de services de paiement
Le règlement prévoit une application proportionnelle selon la taille, la complexité et les risques associés aux activités de chaque entité.
Cinq obligations majeures pour les banques algériennes
1. Vérification approfondie des partenaires étrangers
Les banques algériennes doivent désormais effectuer une due diligence complète avant d’établir des relations de correspondance avec des institutions étrangères. Cela inclut la vérification de l’identité, l’analyse de la réputation et l’évaluation du niveau de supervision réglementaire de l’institution partenaire.
2. Évaluation des systèmes de conformité
Chaque établissement doit examiner l’efficacité des dispositifs de lutte anti-blanchiment mis en place par ses correspondants étrangers. Cette évaluation permet de s’assurer que les partenaires respectent des standards de sécurité équivalents.
3. Validation hiérarchique obligatoire
Toute nouvelle relation bancaire internationale doit recevoir l’approbation formelle de la direction générale de l’établissement avant d’être établie. Cette mesure garantit un contrôle au plus haut niveau décisionnel.
4. Définition claire des responsabilités
Les accords entre banques correspondantes et répondantes doivent préciser par écrit les obligations respectives en matière de lutte anti-blanchiment, incluant les protocoles d’échange d’informations et les mécanismes de surveillance.
5. Mise à jour des conventions existantes
Les établissements doivent réviser tous leurs contrats de correspondance bancaire en cours pour y intégrer les nouvelles exigences réglementaires.
Interdiction formelle des banques fictives
Une disposition particulièrement stricte interdit catégoriquement aux banques algériennes d’établir ou de maintenir des relations avec des banques fictives étrangères, également appelées « shell banks ». Ces structures, qui n’ont pas de présence physique réelle, sont souvent utilisées dans des schémas de blanchiment d’argent.
Un alignement sur les standards internationaux
Cette réforme réglementaire démontre la volonté de l’Algérie de se conformer aux recommandations internationales en matière de lutte contre le blanchiment d’argent et le financement du terrorisme. Le pays renforce ainsi la transparence de son système financier et améliore sa coopération avec les institutions financières mondiales.
Impact sur le secteur bancaire algérien
Les nouvelles règles imposent aux banques algériennes de :
- Renforcer leurs équipes de conformité
- Investir dans des systèmes de surveillance plus sophistiqués
- Former leur personnel aux nouvelles procédures
- Documenter rigoureusement toutes leurs relations internationales
Ces mesures, bien qu’elles représentent un coût opérationnel supplémentaire, contribuent à sécuriser le système financier national et à protéger la réputation des institutions algériennes sur la scène internationale.
Conclusion
Le durcissement du cadre réglementaire algérien en matière de lutte anti-blanchiment témoigne d’une approche proactive pour protéger l’économie nationale. En imposant des contrôles stricts sur les relations bancaires internationales, l’Algérie vise à prévenir l’utilisation de son système financier à des fins illicites tout en renforçant la confiance des partenaires internationaux.


















